Boulot, boulot, boulot, à Pékin
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Gare aux pensées échappées du café du Commerce. Tiens, l'autre jour dans une ville en grands et longs travaux pour cause de construction d'une deuxième rame du tram, voilà pas qu'un travailleur gêné par ce gros chantier s'énerve : "Je ne comprends pas pourquoi les travaux chez nous durent toujours aussi longtemps. J'sais pas moi, y pourraient pas faire les 2/8 ?" Comme à l'usine !
A glisser sur cette pente-là, pourquoi pas aussi dormir sur le lieu de travail ?
C'est Pas Elementaire, ça ?
D'ailleurs, ça aussi, ça existe sur la planète. Au hasard, Pékin. La ville où, vous dit-on, on a construit 3000 gratte-ciel en dix ans. Enfin, 3000, c'est pour aligner un chiffre rond. Bref, si on enlève 65 jours de congé par an (sic), ça fait un building par jour...
Pour ça, les chantiers ne s'arrêtent presque jamais. Marchez le matin à 6 heures, vous verrez des ouvriers au travail. Marchez encore à 21 heures, l'activité bat toujours son plein. Petit détail : sous une tente improvisée construite de bouts de tissu, un lit genre lit de camp et quelques ustensiles. Une maison où on peut loger à plusieurs. L'un dort bercé par le bruit du marteau-piqueur pendant que les autres travaillent. Vite fait le chantier. Prêts pour le suivant.
Idem dans les fast-food (qu'on appelle là-bas restos courts) et les immenses magasins de la très commerçante rue Wangfujing, dans laquelle la société de consommation s'étale dans toute son indécence. Il n'est pas rare d'apercevoir des serveurs, des serveuses, des vendeurs, des vendeuses qui "rêvent" à poings fermés. Sur un banc devant une boutique du centre commercial, affalés sur une table d'un restaurant.
Dodo, boulot, dodo, la Chine s'est éveillée. Et c'est comme ça qu'elle change le monde ! Et que le monde souvent l'admire alors qu'il ne voit dans les événements français "que manifestations de peur, de conservatisme, et défense d'un modèle dépassé" (cf dossier du dernier Courrier International).
Mais y'aurait pas un juste milieu quelque part ?
Dodo... sur les bords du Baïkal
Livre du jour : Quand la Chine change le monde, Erik Izraelewicz, Grasset, 2005
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