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Sur les pas de kini

25 juillet 2006

J - 5

Disons que j'ai l'essentiel. Le billet d'avion, le passeport et même le visa. Pas envie d'être déjà de retour à peine arrivée. Donc, j'ai décidé d'aller aux USA, alors j'assume et je râle pas. J'ai soigneusement préparé mon dossier, pris mon rendez-vous à l'ambassade, payé mes 85 € et tout s'est très bien passé. Bon accueil, bonne organisation, en deux heures tout était réglé. Pourtant, c'était du temps où la France ne fabriquait pas les bons passeports.
Ben oui, parce qu'Hawaii, c'est le cinquantième Etat des Etats-Unis. Depuis 1959. Pour moi, c'est une date facile à retenir. Cela dit, je comprends très bien qu'ici Hawaii, c'est un peu flou. Ça donne des questions du genre :
Répulsif : "Hawaii ? Ah ! Mais il doit y avoir beaucoup d'Américains."
Géographique : "Et tu passes par les Etats-Unis ?"
Politique : "C'est quel pays ?"
Et pendant que je réponds à toutes ces questions, je n'avance pas dans ma relecture de David Lodge. Mais promis, des nouvelles du Paradis, je vous en donnerai d'autres dès mon arrivée là-bas, sur ces petits bouts de terre perdus en plein milieu du Pacifique.

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29 mars 2006

Mulhouse, y'a pas plus direct ?

Décidément, pas étonnant que tous ceux que je rencontre depuis que je vis dans l'ouest de la France, ignorent tout de l'est, du nord-est au sud-est. J'exagère à peine, juste certains connaissent-ils un peu les Alpes, comme les bordelais qui veulent pas aller skier dans les Pyrénées. Enfin, ça j'men fous, j'ai horreur de la neige, du ski, et de tout ça. J'vais pas tout raconter aujourd'hui, mais quand j'vivais à Lyon, les week-ends d'hiver, c'était mon pire cauchemar. Et hop, tout le monde au ski, y'avait toujours un pote ravi de vous accueillir. Qu'est-ce que j'ai pu criser.
Bref, pour en revenir à l'est, c'est parfois une destination exotique pour les gens de l'ouest. J'ai même rencontré hier une Bretonne qui n'avait aucun regret, malgré le voyage qu'elle venait d'annuler pour le Brésil. "C'est pas grave, on va aller en Provence et à Marseille, j'connais pas du tout." Bref, pour elle, aller danser le mia, c'est aussi dépaysant que la samba.
J'comprends mieux pourquoi ici, on connaît tout des vins de Loire, et que même les femmes préfèrent le bordeaux au bourgogne. C'est pas un peu cliché ça que les femmes préfèrent le bourgogne ? Bon, passons.
Pas étonnant, tout ça, car pour aller d'ouest en est, c'est jamais simple. Surtout pour les déplacements express qui seraient pas raisonnables en bagnole.
Y'a pas longtemps, j'vous parlais de la galère de devoir passer par Paris pour aller à Montpellier. Ben là, rebelote, en pire. Encore pour Montpellier, y'a un beau TGV, en duplex comme ils disent.
Pour Mulhouse, c'est un peu de TGV et tout le reste en corail, en passant par Paris, bien sûr.
Et j'ai bien peur de ne pas pouvoir me consoler en me disant que cette fois, c'est deux soirées que je vais passer dans la ville. Parce que les soirées à Mulhouse, j'ai bien peur que ça soit chiant.

27 mars 2006

Quoi faire à Munich ?

Franchement, je me pose un peu la question. Mes destinations de voyage, je les choisis souvent au hasard. Là, ça s'est décidé tout bêtement un jour où je passais voir une copine. Ah bon ! ton fils est parti à la fac à Munich. Et si on allait le voir. Banco !
C'est comme ça que le 16 avril, je vais charger la copine et son petit dernier et qu'on va quitter la Nièvre où elle vit pour Munich.
Une semaine là-bas, mais pour faire quoi ? C'est pas la saison de la fête de la bière, c'est pas le marché de Noël et c'est pas carnaval. Reste, je l'imagine, des musées, de belles balades dans les alentours, quelques brasseries sympathiques. Enfin, pour l'instant, je fais qu'imaginer, car pour le reste je me consacre d'abord au trajet. Ben oui, on passe par où ?
C'est vrai, moi d'habitude, c'est plutôt cap au sud, cap à l'ouest, là où y'a la mer, ou alors des vignes mais plutôt au sud, ou encore Lyon, la Drôme provençale, parfois je tourne le dos au sud pour Londres, ou je m'envole très loin.
Mais Munich ? En plus, j'connais personne qui a déjà passé des vacances là-bas...
Mais bon, si ça se trouve j'aurai plein de choses à raconter à mon retour.
Et dans ma librairie préférée, je vais trouver plein de romans qui ont pour cadre Munich ou plutôt Munchen. Mince alors, il ne me reste pas beaucoup de temps pour réviser mon allemand.

24 mars 2006

Boulot, dodo, boulot à Pékin

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Boulot, boulot, boulot, à Pékin

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Gare aux pensées échappées du café du Commerce. Tiens, l'autre jour dans une ville en grands et longs travaux pour cause de construction d'une deuxième rame du tram, voilà pas qu'un travailleur gêné par ce gros chantier s'énerve : "Je ne comprends pas pourquoi les travaux chez nous durent toujours aussi longtemps. J'sais pas moi, y pourraient pas faire les 2/8 ?" Comme à l'usine !
A glisser sur cette pente-là, pourquoi pas aussi dormir sur le lieu de travail ?
C'est Pas Elementaire, ça ?

p_kin155D'ailleurs, ça aussi, ça existe sur la planète. Au hasard, Pékin. La ville où, vous dit-on, on a construit 3000 gratte-ciel en dix ans. Enfin, 3000, c'est pour aligner un chiffre rond. Bref, si on enlève 65 jours de congé par an (sic), ça fait un building par jour...
Pour ça, les chantiers ne s'arrêtent presque jamais. Marchez le matin à 6 heures, vous verrez des ouvriers au travail. Marchez encore à 21 heures, l'activité bat toujours son plein. Petit détail : sous une tente improvisée construite de bouts de tissu, un lit genre lit de camp et quelques ustensiles. Une maison où on peut loger à plusieurs. L'un dort bercé par le bruit du marteau-piqueur pendant que les autres travaillent. Vite fait le chantier. Prêts pour le suivant.

Idem dans les fast-food (qu'on appelle là-bas restos courts) et les immenses magasins de la très commerçante rue Wangfujing, dans laquelle la société de consommation s'étale dans toute son indécence. Il n'est pas rare d'apercevoir des serveurs, des serveuses, des vendeurs, des vendeuses qui "rêvent" à poings fermés. Sur un banc devant une boutique du centre commercial, affalés sur une table d'un restaurant.
lac_baikal4Dodo, boulot, dodo, la Chine s'est éveillée. Et c'est comme ça qu'elle change le monde ! Et que le monde souvent l'admire alors qu'il ne voit dans les événements français "que manifestations de peur, de conservatisme, et défense d'un modèle dépassé" (cf dossier du dernier Courrier International).

Mais y'aurait pas un juste milieu quelque part ?

Dodo... sur les bords du Baïkal

Livre du jour : Quand la Chine change le monde, Erik Izraelewicz, Grasset, 2005


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22 mars 2006

Les conseils de Blaise

Du sud à Paris, de Paris à l'ouest, la traversée a duré six heures. Dans le train, fermer les yeux pour ignorer la pluie, la brume, la grisaille. Drôle de printemps. M'est alors revenue à la mémoire, la magnifique "Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France" (Blaise Cendrars) apprise par coeur à force d'avoir été lue et relue à bord du transsibérien et autres transmongoliens. Laissons-nous bercer :
"Quand on voyage on devrait fermer les yeuxtransmongolien_chinois
"Dormir
"J'aurais tant voulu dormir
"Je reconnais tous les pays les yeux fermés à leur odeur
"Et je reconnais tous les trains au bruit qu'ils font
"Les trains d'Europe sont à quatre temps tandis que ceux
d'Asie sont à cinq ou sept temps
D'autres vont en sourdine sont des berceuses
Et il y en a qui dans le bruit monotone des roues megare_ulaan_baatar12
rappellent la prose lourde de Maeterlinck
"J'ai déchiffré tous les textes confus des roues et j'ai
"rassemblé les éléments épars d'une violente beauté
"Que je possède
"Et qui me force."

A Ulaan Baatar, sur le quai de la gare, du lait jeté pour souhaiter bonne chance aux voyageurs

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20 mars 2006

Y'a pas plus direct ?

Plus direct, peut-être. En kilomètres. Mais le plus rapide, c'est de passer par Paris. Ça me fera toujours râler ces détours par Paris pour aller du centre ouest de la France au sud. Mais bon, puisqu'il me faut aller une journée à Montpellier, allons-y.

De toute façon, après deux passages aux guichets de la gare, c'est toujours le même constat. Pourtant, elle, puis lui, n'ont pas ménagé leurs efforts de recherche. "Alors, voyons en passant par Bordeaux ? Non, faut changer à Toulouse, ou alors, c'est direct, mais l'après-midi." Par Lyon ? Pas mieux. Parce que ce voyage, c'est pour travailler, et qu'un rendez-vous, c'est un rendez-vous. Que je le veuille ou non, le mieux, c'est TGV pour monter à Paris, puis métro de la gare Montparnasse à la gare de Lyon, puis reprendre un TGV pour redescendre sur Montpellier. En temps, six heures, c'est plutôt correct étant donné le détour. En prix. Ben pour le même, je pourrais me retrouver sur une plage de l'autre côté de la Méditerranée.

Allez pour me consoler et oublier ma mauvaise humeur, je me dis qu'un soir à Montpellier, ça doit être tout sauf chiant.

19 mars 2006

L'heure H

transmongolien_gobi1Voyager dans sa tête, dans les livres, les journaux, dans les trains... et le reste.
Etre ici et ailleurs en même temps, être ailleurs sans penser à ici. Etre tout près ou très loin.
Rencontres, galères, instants magiques, comprendre.
De quoi remplir bien des carnets de voyage ou de carnets de lecture d'auteurs voyageurs. D'émotions, de coups de coeur, de coups de gueule, d'infos pratiques, d'échanges.
Si le quotidien en laisse le temps.

C'est en traversant le désert de Gobi, à bord du Transmongolien, que j'ai fait la connaissance de Kini. Passée la première sensation de traverser (trop vite) un désert mythique, il me fallait fuir l'ambiance trop touristique de ce train, pris à Oulan-Bator. J'en étais presque à regretter l'ambiance glauque du trajet Irkoustk-Oulan-Bator, tout comme les rudes provodnitsa du transsibérien Moscou-Irkoustk. Sûr, les Russes qui partaient voir leur famille à Vladivostok et la vodka que nous partagions me manquaient.

Le désert défilait et je tournais les pages. Pourquoi Peter Fleming (Courrier de Tartarie, Gallimard, 1939 ; rééd. Phebus, 1989) surnomma-t-il la demoiselle Kini ? Je l'ignore encore. Mais je viens de retrouver ce livre qu'on dit culte pour les amateurs de littérature voyageuse, rangé à la va-vite à mon retour de Pékin. Je les retrouve là où je les avais laissés il y a de cela presque deux ans, dans les gorges du Boron Kol. Lui, "la paresse et l'incompétence", elle, qui "avait la notion de l'importance des petites choses".

Celle que Peter Fleming appelait Kini a aussi raconté ce voyage qui remonte aux années trente dans Oasis Interdites (Petite bibliothèque Payot/Voyageurs). Je le lirai après. Mais il paraît que la surprise du lecteur est grande. Il s'agit de deux voyages différents.

Me voilà retomber sur mes pieds. On peut faire les mêmes voyages, lire les mêmes livres et/ou les mêmes journaux sans être vraiment sur la même planète. Mais les bons plans peuvent toujours se partager.

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